Lorsque le courage et la dignité vous abandonnent, vous devenez insignifiant


Notre Premier Minister Kassory Fofana est un insignifiant.

« Cheick Sako, c'est mon ami, mais je ne suis pas d'accord avec lui. Même moi qui vous parle, je n'ai pas vu le document de la nouvelle Constitution à date en tant que chef de Gouvernement ».


Tel est le commentaire fait ce mercredi 29 mai 2019 par Monsieur Kassory Fofana, Premier Ministre, sur la démission du Ministre de la justice Monsieur Cheick Sako. Quelle honte! Quel aveu d'insignifiance? Quelle tristesse enfin? Dans quel pays sommes nous? Qu'avez-vous fait de la Guinée et de ses cadres, Monsieur Alpha Condé?

Alors que le débat sur le Référendum pour une nouvelle Constitution secoue tout le pays jusque dans les plus petits villages, notre Premier Ministre, qui a sabordé son parti politique « GUINÉE POUR TOUS » pour se fondre dans le RPG-Arc-en-ciel, avoue être un pantin consentant dans le machiavélique jeu de Monsieur Alpha Condé.

Après les élucubrations de Monsieur ZOGBELEMOU Togba qui vient de se rendre ridicule avec un argumentaire juridique qui ne résiste pas à la critique d'un non juriste, tout simplement par corruption intellectuelle (Lire), c'est notre Premier Ministre, Monsieur Kassory Fofana, qui dit ne pas être d'accord avec son ami Cheick Sako, alors que lui-même, chef de Gouvernement, n'a pas vu le document de la nouvelle Constitution. Il ne se rend même pas compte que sa phrase signifie tout simplement : « Je suis un insignifiant ».

L'on est donc en droit de se demander à quel diable Kassory Fofana a-t-il vendu son honneur et sa dignité ?

Dans le Moryah de nos ancêtres, quatre mots qualifiaient le Moryanais: le courage, la dignité, l'honneur et la piété.

Qu'avez-vous fait de toutes ces valeurs DON KASS? Vous désapprouvez le Ministre Sako parce que vous n'avez pas vu le document de la nouvelle Constitution. Des millions de citoyens n'ont pas attendu de tenir ce fameux document dans leur main pour prendre position. Les dispositions de l'actuelle Constitution leur suffisaient. Dans le milieu soussou de Conakry circule la liste des „ « sept salauppards » de la communauté. Vous savez sans doute que vous y occupez la place d'honneur. Il en sera désormais ainsi pour tous ceux qui, par leur opportunisme politique, jetteront un discrédit sur les Soussous.

Vous désapprouvez Maître Sako en laissant sous-entendre que ce dernier n’aurait pas lu la nouvelle Constitution avant de se déterminer, et en même temps vous clamerz face au peuple de Guinée, que vous et votre gouvernement êtes pour cette nouvelle Constitution dont vous, Premier ministre, ne connaissez pas la teneur. Pauvre Guinée ! Lorsque le mensonge a servi de programme pour conquérir le pouvoir et la corruption des cadres pour s’y maintenir, on plonge le pays tout entier dans un désert moral. Heureusement que Maître Sako venait d’un autre univers.

Pour votre information, Monsieur le Premier Ministre, la situation politique de la Guinée est si préoccupante qu'elle a fait l'objet d'une audition aujourd'hui du Ministre français des Affaires étrangères, Monsieur Jean-Yves Le Drian, par la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée française. Devant cette Commission, le Ministre français a fait la déclaration suivante:

«Sur la Guinée, oui je sais. Mais je suis en séance publique, donc je ne peux que constater comme vous une situation qui peut être préoccupante ».

La signification diplomatique d'une telle déclaration ne vous échappera pas, je l'espère.


Ansoumani Camara


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