Décision de la Cour Constitutionnelle guinéenne ce samedi 7 novembre 2020: mes mauvais pressentiments

Les mauvaises personnes ne triomphent que si les gens bien n’entreprennent rien face à leurs manœuvres.

 

Le fils de 11 ans du président de la Cour Constitutionnele (CC), en moins de 2 ans en fonction, achète un immeuble à Dakar.

Les preuves d'une corruption à grande envergure ?

 

Comme je l’avais souligné à certains niveaux, les forces du changement devraient maintenir la pression pour que les juges sélectionnés du RPG à la Cour Constitutionnelle soient contraints d’éviter de prendre la mauvaise décision : celle de confirmer une victoire du dictateur truand Alpha Condé. En effet, le calme observé cette semaine a permis au pouvoir de procéder à des arrestations ciblées contre des familles de jeunes actifs et à un déploiement massif de forces sur le terrain. Ce qui va convaincre les corrompus de la CC, qui sont tous membres du RPG, que le pouvoir a le contrôle de la situation et reconnaitre des résultats de la CENI donnant Alpha Condé gagnant de la présidentielle controversée du 18 octobre 2020. Des signes qui ne trompent pas :

  1. Si les commerçants ont honoré leur part d’engagement, y ayant été certainement encouragés par des menaces et actions de représailles d’Alpha Condé, ce ne fut pas le cas des politiques qui devraient investir et agir plus fermement dans la résistance.
  2. Les actions menées par la CENI, faisant signer des PV à titre posthume, c'est-à-dire après le jour du vote et la revendication de la victoire par l’UFDG (Voir preuves ci-dessous). 
  3. L’achat d’un immeuble à Dakar (Sénégal), au quartier Ouakham, d'une valeur de 85 millions de francs CFA par le fils de 11 ans du président de la CC, Mohamed Lamine Bangoura.
  4. L'annonce de l'ouverture des classes le 16 novembre 2020 démontre que le pouvoir pense désormais maitriser la situation.
  5. L’appel à la paix de Djene Kaba qui incita à la haine et à la chasse des Peuls à Kankan.

PV signés à titre posthume : une manoeuvre illégale qui oblige l'annulation des votes dans les circonscriptions concernées:

 

Peut-on attendre que ce Mohamed Lamine Bangoura lise le droit pour donner raison au vainqueur de l'élection présidentielle M. Cellou Dalein Diallo ou au moins pour annuler le scrutin pour lequel il semble déjà avoir mangé le prix payé ?

Les juges de la CC doivent savoir cependant une chose : leur responsabilité historique est engagée ici plus que jamais. Avec toutes les irrégularités enregistrées, l’interdiction au candidat de l’UFDG, sur fond ethnique, de se rendre dans certaines régions du pays, rien que ce dernier fait, commande que la victoire de Cellou Dalein Diallo, malgré tout, soit reconnue ou que ce scrutin soit annulé. Sinon la Ceni et la CC auraient conduit notre Guinée à sa déflagration ethnico-régionale. Il ne faut pas que les juges de la CC sous-estiment les conséquences de la colère qui va résulter de cette injustice au service d’un homme qui n’a même pas de famille en Guinée.

A mes compatriotes Guinéens, je voudrais dire que ce combat est celui du bien contre le mal et NON d’une communauté contre une autre. Aucune frustration ni aucun acte ou crime à caractère ethnique d’Alpha Condé et ses complices ne doit nous amener à nous en prendre à un Guinéen innocent du fait de son appartenance ethnique. Rappelons-nous que Mouctar Diallo, Bantama Sow, Papa Koly Kourouma et Domani Doré sont avec Alpha Condé tant disque Madis 100 frontière Condé, Souleymane Condé et autres Malinkés font partie de leurs victimes. Notre erreur serait de compter sur la CEDEAO, l’Union Africaine ou la CPI de Fatou Bensouda. La RDC Congo a enregistré plus de 6 millions de morts par balles et armes blanches, femmes et enfants en majorité, sans que ces institutions n’interviennent pour arrêter ce génocide en cours dans ce pays. Le RPG d’Alpha Condé a tué plus que le CNDD de Dadis, sans que ces institutions ne lèvent le petit doigt.

Pour le cas de la Guinée et même de la Côte d’Ivoire, tout le monde savait ce qui allait venir surtout que la CPI a été complice de la garantie d’impunité aux génocidaires du 28 septembre 2009. En effet, le 9 juillet 2019, le journaliste sénégalais Cheikh Yérim Seck a lancé une alerte à la CEDEAO et à la communauté internationale : « Alpha Condé va brûler la Guinée » (Lire). Le 27 avril 2019, Jean-Baptiste Placca de RFI a prévenu et alerté le monde (Lire et écouter). Il répéta ses mises en gardes le 3 octobre 2020 (Lire), en vain.

Fatou Bensouda, on l'a utilisée pour ramener l'Afrique en arrière, aux années 60-70

Ces organisations africaines et la CPI pouvaient au moins agir en sorte qu’un minimum d’équité soit observé dans le processus électoral en cours en Guinée. Rien ! Incontestablement, ces institutions sont, loin de ce qu’elles prétendent, au service d’intérêts mafieux. D’ailleurs, qui est Fatou Bensouda pour être procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI), après en avoir été pendant huit ans procureure-adjointe ? Cette femme, comme l’a souligné le journal allemand Sueddeutsche Zeitung le 3 septembre 2020, n’est pas une personne de très bonne morale. Elle a été un serviteur fidèle et procureur général de Banjul et ministre de la Justice du gouvernement gambien de 1996 à mars 2000. Le régime en question était considéré comme l'une des pires dictatures du monde. Même son mariage avec un industriel marocain, elle le doit à ces années de magouille, de corruption, de trafic d’influence et de pouvoir absolu sous la dictature de Yahya Jammeh dont elle a été une des architectes.

Tout ce que la communauté internationale sait faire en l’absence de vrais Antagonistes, c’est attendre que le bourreau fasse ce qu’il veut pour appeler après à l'apaisement et au dialogue.

Chers compatriotes, comme l’a dit Thierno Monenembo, c’est maintenant que le combat commence !

Ils ont l’Etat, l’armée, la police et la justice. Chacun de nous est pauvre et impuissant, peut être arrêté, emprisonné ou même tué par eux sans crainte aucune de conséquence. Mais, ensemble, nous serons capables de faire tomber un Etat. Ensemble, on peut faire tomber cet Etat voyou qui sévit contre nous depuis 10 ans. Jamais nous ne devons accepter qu’Alpha Condé continue de sévir à la tête de notre pays après le 21 décembre 2020, date limite de son dernier mandat légal à la présidence de la Guinée. Pour ce faire, Alpha Condé et ses milices du RPG ne doivent plus avoir le monopôle de la force (Lire). Nous avons désormais le droit à la légitime défense, le devoir de protéger nos enfants, nos femmes et nos mamans contre les milices du régime RPG.

Que Cellou Dalein ne se laisse point impressionner par des irresponsables de la CEDEAO et de la CPI comme Fatou Bensouda ! Les faits sont là et des preuves existent : il est la victime des crimes politico-ethniques en Guinée et le bourreau et responsable de la crise, c'est Alpha Condé.

Dans sa guerre contre la communauté et les commerçants peuls, Alpha Condé essaye de se servir des Libanais qui se prêtent à son jeu. Nous prions ces derniers à penser aux conséquences de leur complicité avec le régime actuel quand la dictature sera vaincue en Guinée.

Bilan de la répression policière du 19 octobre au 3 novembre 2020 !

Nous avions déjà enregistré plus de 200 morts avant l’élection présidentielle du 18 octobre.

 

SADIO BARRY,
Depuis l’Allemagne

 

Le combat commence maintenant ! (Par Tierno Monénembo)

Inutile de chercher dans notre merdier électoral les chiffres qui corroborent  le triomphe que clame le tyranneau de Sékoutouréyah. Ils sont connus d’avance. Ces cyniques les ont   inventés et notés bien avant la mascarade du 18 octobre.

Ceci n’est rien moins qu’un putsch. Tous les signes qui le montrent sont là : Internet coupé, réseaux téléphoniques  perturbés, villes et villages quadrillés par les forces de l’ordre etc.
Tout ça pour une simple élection !

L’aveu est fait, Alpha Condé se présente aux yeux du monde entier comme un despote, un petit Pinochet des Tropiques. Sa nouvelle Constitution est une escroquerie, ses élections,  du pipeau. Un président qui fait appel à l’armée est un président mal élu. Un président qui coupe les canaux de communication est un président qui a des choses à cacher. Un président qui fait tirer sur son propre peuple est un président criminel. Un président qui fait kidnapper ses opposants par des hommes cagoulés est un président voyou. Un président qui prend en otage son concurrent légal est un  président terroriste. Un président qui viole la Constitution de son pays est un président indigne de sa citoyenneté. Un président qui triche aux élections est un président escroc.

Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres encore, Alpha Condé mérite sinon la CPI, du moins  la  réprobation des grands de ce monde.

Rien de tout cela. Rien sur l’illégalité du  troisième mandat. Rien sur la publication dans le journal Officiel d’une Constitution falsifiée. Rien sur l’interdiction faite à Cellou de fouler le sol de Kankan, rien sur sa séquestration. Rien  sur le barrage fait à Ousmane Kaba, devant les portes de Siguiri. Rien sur les tueries d’hier et d’aujourd’hui. Rien sur la réquisition de l’armée dans la sanglante répression en cours. Rien sur la belliqueuse harangue que le petit chef du RPG a faite à ses partisans : « Nous n’allons pas à une élection, nous allons à la guerre ! »

Dans ce « cirque de la vallée de la mort », pour reprendre le beau titre du roman d’Alioune Fantouré,  Cellou Dalein Diallo est le seul coupable, le seul que stigmatisent ces tartuffes de la Communauté Internationale. Son  impardonnable crime ? Avoir procédé à son propre dépouillement sur la base des procès-verbaux publiquement et officiellement affichés devant les bureaux de vote. Un tout petit délit par rapport aux nombreux crimes dont Alpha Condé s’est rendu coupable en dix ans de règne macabre sans encourir le moindre reproche ! Un petit délit savamment maquillé en crime par ces zozos de la Cedeao, en particulier, cet ubuesque personnage dénommé Francis Béhanzin dont les propos décousus et le zèle-pro-condé font la risée de  l’Afrique.

Posons à ces hypocrites la seule et simple question qui vaille : Qu’auriez-vous fait à la place de Cellou ? Auriez-vous fait confiance à la Ceni et  à la  Cour Constitutionnelle ? Non ! Vous savez mieux que quiconque, pour en être les nuisibles complices, que ces institutions aux apparences légales ne sont que des machines à truquer, des sordides officines au service d’un président riche en prébendes, expert en chantages et en coups de trique. Vous savez bien que n’importe qui  se serait suffi des résultats officiels, un tant soit peu que la Ceni fût crédible et la Cour Constitutionnelle, fiable.

Mais laissons tomber cette Cedeao à laquelle plus personne ne croit du fait de ses agents versatiles et corrompus qui ont depuis longtemps, trahi notre idéal d’unité et de démocratie au profit de leurs intérêts personnels et sordides. Ne nous fions pas à l’Union Africaine non plus ; ni d’ailleurs à la CPI ou aux Nations-Unies.  Comme les mafias, ces organismes sont toujours du côté du pouvoir en place, jamais du côté de l’opprimé, jamais du côté de la veuve et de l’orphelin. La démocratie et les droits de l’homme dont ils se gargarisent ne sont que des paravents. Et leurs stratégies et les intérêts qu’ils défendent échappent à notre compréhension.
Madame Ben Souda est-elle sincère quand, au nom de sa très louche CPI, elle menace de poursuites ceux –lesquels ?- qui profèrent des propos à caractère ethnique et poussent à la violence ? Fait-elle semblant d’ignorer qu’en Guinée, le principal facteur de division et de haine s’appelle Alpha Condé ?  Doit-elle attendre un syndrome à la rwandaise pour adresser à notre prossefeur, à défaut d’un mandat d’arrêt international, une mise en garde ou un blâme ? Elle, la grande pourfendeuse des crimes contre l’Humanité, quel effort a-t-elle fourni pour traîner à La Haye les horribles criminels du Stade du 28 Septembre ? Aucun !  Qui, son inexcusable laxisme cherche-t-il à protéger ?

Et  ce cher Monsieur Antonio Guterres, s’il veut un dialogue sincère et constructif, qu’il commence par appeler au retrait de l’armée de nos maisons et de nos rues ; qu’il use de son pouvoir pour arrêter le massacre de nos femmes et de nos enfants. Surtout, surtout, qu’il pointe du doigt les raisons objectives de la crise guinéenne : la violation de la Constitution et le trucage électoral. En particulier, ce dernier point qui, s’il était clairement élucidé, ferait nettement baisser la tension. Pourquoi puisqu’il tient tant à ramener le calme dans notre pays, ne propose-t-il pas un nouveau décomptage des voix sous l’égide des Nations-Unies, cette fois, comme cela s’était fait en Côte d’Ivoire, une décennie plus tôt ? Un dépouillement fait à la lumière du jour, au vu et au su de tous, règlerait une fois pour toute, la question. Sauf qu’un décompte honnête, vous pensez bien, Alpha Condé n’en voudra jamais. Et pour cause !
Et puis, tout bien réfléchi, laissons les grands de ce monde vaquer à leurs planétaires affaires. Occupons-nous, nous-mêmes de notre misérable Guinée. Après tout, c’est notre problème. Pas celle de Ben Souda, d’Ibn Chambas, de Béhanzin ou de Tartempion. Nous sommes les mieux indiqués pour poser le diagnostic de notre pays malade, les mieux à même de lui prescrire le bon remède. Pour cela, commençons par bien poser le problème. Contrairement à ce que veulent nous faire croire Alpha Condé et la mafia du fer et du diamant qui le manipulent, la question n’est ni ethnique ni religieuse ni régionale. Elle est politique, purement et simplement politique.

En Guinée comme d’ailleurs, en Côte d’Ivoire ou au Rwanda, invoquer le tribalisme pour expliquer les crises relève d’une plaisanterie politique de  mauvais goût. Cela les Guinéens le savent bien qui ont su éviter le chaos général malgré les discours de haine que de Sékou Touré à Alpha Condé, nos différents dirigeants ont eu la sottise de proférer. Rien ni personne ne rompra les liens que l’Histoire a tissés et tisse encore entre nos ethnies depuis l’empire du Ghana au moins. Par chance, notre société est plus intelligente que sa classe politique. C’est cette vertu-là qui nous a jusqu’ici empêché de sombrer. C’est cette vertu-là qui nous empêchera de sombrer, cette fois-ci aussi.

Nos ethnies n’ont qu’un seul et unique ennemi : la dictature sous ses différents visages. Et la dictature n’est pas une personne, c’est un système. C’est contre ce système-là que nous devons nous unir et combattre. Mourrons tous s’il le faut ! Rien de plus beau que de mourir pour la liberté ! Malgré le trucage électoral et les balles, nous ne devons ni hésiter, ni reculer ni céder jusqu’à la chute d’Alpha Condé et de sa clique. « De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace ! ». Avançons en comptant sur nos propres forces. Il ne s’est encore rien passé.

C’est maintenant que le combat commence !

Par Tierno Monénembo, pour VisionGuinee.Info
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