Guinée : Alpha Condé et Amadou Damaro déclenchent le processus de dissolution des Coordinations Régionales.

Ce 6 janvier 2021 sera une date mémorable en Guinée. En effet, cette date marque le début de l’exercice du pouvoir absolu par le clan fasciste mandingue qui s’est emparé du pouvoir et veut le garder par la force en Guinée.

( Version vidéo : https://youtu.be/qlObbRp7p5Y )

L’Assemblée du RPG et alliés opportunistes qui fait office d’Assemblée Nationale illégale en Guinée a voté, ce 6 janvier 2021, à l’unanimité de ses membres présents, la résolution sur les coordinations régionales et organisations assimilées, leur reniant le droit de se mêler des affaires politiques en Guinée. Le groupe présidé par Amadou Damaro dit avoir pris cette initiative à cause des rôles néfastes que jouent ces structures morales dans le pays.

Une initiative qu’on aurait salué si le régime actuel était légal et respectueux des valeurs démocratiques ou institutionnelles du pays.

En effet, ce régime est bien celui qui, arrivé à terme de son mandat légal, a changé la Constitution de 2010 pour ne pas avoir à la respecter et afin de se maintenir au pouvoir, contre la légalité et volonté du peuple.

Par ailleurs, on peut se rappeler qu’en 2010, Alpha Condé lui-même s’est basé sur les Coordinations de la Haute Guinée, de la Guinée Forestière et de la Basse Guinée pour fonder son alliance ethnico-régionale contre l’alliance des bâtisseurs de l’UFDG. Il est ainsi parvenu à se faire donner le pouvoir par l’équipe de Sékouba Konaté qui a reconnu, au cours d’une rencontre à Paris en août 2020, le lui avoir donné pour des raisons ethniques. Ce sur quoi l’homme d’affaires Guido Santulo avait prévenu en vain Cellou Dalein Diallo après sa rencontre avec Sékouba à Nice pendant la transition. On n’oublie pas non plus que de 2018 à fin 2019, le régime alpha/damaro a tout fait pour rallier El hadj Sekhouna et la Coordination de la Basse Côte à son projet de 3ième mandat, sans succès.

Ce n’est donc qu’un règlement de compte, un processus d’interdiction de ces structures influentes non soumises qui a commencé.

Christophe Châtelot, dans le journal "Le Monde" (cf. LDD Guinée 026/Mercredi 17 novembre 2010) :

« L'ethno-stratégie opportuniste de Condé n'a pas été mise en œuvre que pour gagner la présidentielle. Elle est, à l'instar de ce qu'a été l'ivoirité, le fondement de son action »

Maître Aminata Barry, juriste au Canada :

« À défaut de pouvoir emprisonner les coordinations régionales au même titre que l'opposition, la gouvernance les muselle, étape préliminaire à leur dissolution formelle ! »

Si on laisse Alpha Condé et le RPG se maintenir cette année au pouvoir après leur double putsch constitutionnel et électoral, ils nous feront voir et subir pire que le PDG en Guinée ! Plus ils dureront au pouvoir, plus le bilan sera lourd quand on voudrait s’en débarrasser.

Il faut également rappeler que ces structures, en tant qu’associations non gouvernementales, sont des organisations de la société civile au même titre que celles des Dansa Kourouma et autres opportunistes qui ont toujours été au service du régime et à la tête de la Ceni qui fait le jeu du pouvoir depuis 2010. Ainsi, si cette résolution doit compter, alors plus aucun membre de la société civile ne doit désormais se mêler de la politique ou occuper une fonction dans la Ceni qui nomme les Présidents et les maires en Guinée selon les diktats du régime en place.

Pendant sa campagne électorale, Alpha Condé a tenté de mobiliser la communauté malinké en sa faveur, malgré sa gouvernance décevante et ses incompétences avérées, en brandissant le spectre de la vengeance des Peuls contre eux pour tous les crimes à caractère ethnique subis pendant ses deux mandats. Cependant, les réalités du terrain démontrent bien que cette communauté n’est pas primitive à ce point, comme le clan RPG au pouvoir. Trop attachés au respect des accords et des textes, les Fulbhe de Guinée ont même du mal à combattre ce régime fasciste reconnu par tous aujourd’hui comme anti-peul. Trois exemples qui le prouvent :

1) – En Guinée, mêmes les commerçants peuls prient Dieu de plutôt tomber sur des agents de contrôle ou de sécurité autres que Peuls qui leur délivrent des PV et les livrent aux autorités en refusant des arrangements.

Témoignage fréquent des commerçants Peuls : si un gendarme peul vous arrête, vous allez lui offrir 1 million, il refusera pour vous conduire aux autorités. Son supérieur non-Peul prendra 100 milles pour vous laisser partir.

2) – Cellou Dalein Diallo, bien qu’attesté victorieux des urnes par les 10 autres adversaires à l’élection présidentielle, a décidé de se soumettre au verdict de M. Lamine Bangoura de la Cour Constitutionnelle au lieu d’exiger le recomptage des voix sur les PVs sous l’égide de la CEDEAO, comme ce fut le cas en Guinée-Bissau. Il n’ignorait pourtant pas que Monsieur Bangoura fut illégalement installé à la place de Kelefa Sall pour cet enjeu de 2020.

3) – En Belgique, les associations préfectorales guinéennes peules ont formé une Coordination à présidence tournante. Le tour de Lélouma venu, les organisations peules de Belgique, pourtant piller de l’opposition (UFDG), ont quand même laissé le dirigeant de l’association de Lélouma, El hadj Boubacar Lélouma, diriger la Coordination peule de Belgique à une phase si critique en Guinée, bien que ce dernier soit responsable de l’UPR, ami de Bah Ousmane et serviteur d’Alpha Condé.

En effet, la colère et l’esprit de vengeance ont guidé l’action du gouvernement contre El hadj Ousmane Sans Loi. Autrement, quel que soit ce que le pouvoir pouvait reprocher à l’homme d’affaires, c’est une procédure judiciaire que le gouvernement devrait engager contre lui et non une action de force contre ses biens.

Nous savons, comment le parti d’Alpha Condé, RPG, a traité les cadres et politiciens malinkés qui travaillaient directement pour Lansana Conté en Haute Guinée : ils furent des cibles de violences physiques et de destructions de leurs biens matériels.

Quand le voleur prône la paix en gardant le butin devant ceux qu’il a dépouillés de force, c’est de la moquerie, de la foutaise !
 
Avant l’élection présidentielle forcée du 18 octobre 2020, Alpha Condé a ordonné, le 27 septembre 2020, la fermeture des frontières avec les pays voisins le Sénégal, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone avec des conséquences dramatiques pour des millions de foyers et l’économie guinéenne. Pour des raisons de sécurité nationale dit-il.

Aujourd’hui, lui et ses complices veulent avancer les mêmes raisons pour prôner le dialogue et la réconciliation qui leur permettraient de s’assoir définitivement après leur double coup d’état constitutionnel et électoral.

Aux opposants et anciens membres du FNDC qui veulent tomber dans ce piège, je dirai ceci :

Vous savez à quoi aboutissent un dialogue et une réconciliation nationale sans équilibre des forces garantissant des textes équitables et leur respect par tous ? La naissance d'une société de Maîtres et d'Esclaves. Si vous voulez être des serviteurs et gibiers des gens sans compétence ni aucun sens d'humanité, alors reniez tout ce que vous avez dit avant, oubliez les victimes et saisissez la main ensanglantée tendue d'Alpha Condé ! 

Comme l’a si bien dit d’ailleurs Maître Aminata Barry du Canada,

« Alpha Condé a parlé de "main tendue" qui, au demeurant, est encore ensanglantée du sang de nos compatriotes et détient toujours le poignard de la mort ! »

Je rappelle à Alpha Condé et à ses partisans que l’éditorialiste à RFI, Jean-Baptiste Placca, les a bien prévenus le 03 octobre 2020 :

« Les dieux rendent fous ceux qu’ils veulent perdre. Et, souvent, lorsqu’un dirigeant s’entête, sous prétexte de consolider son œuvre, il en sape plutôt les fondements et, parfois, met la nation en danger. ».

Monsieur Alpha Condé, c’est donc vous et les affairistes et opportunistes qui vous entourent qui avez mis la nation en danger. Ce danger restera permanent tant que vous détenez ce pouvoir illégal, par la force. Et il finira par vous emporter !

 

SADIO BARRY,
Président du parti Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG).

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