Kassory FOFANA est une honte! Non seulement pour cette grande famille d’érudits de Moryah et ses familles alliées, de Benna jusque dans le Kimambourou et le Soumbouyah , pour tous ses amis qui lui ont affectueusement donné le surnom DON KASS, pour ceux qui l’ont suivi dans l’aventure du parti GPT (Guinée pour tous), mais aussi pour une majorité de Guinéens qui ont fondé leur espoir sur lui en raison de ses compétences professionnelles.
Nommé Premier Ministre le 24 mai 2018, après la signature d’un accord avec la Chine pour la mise à disposition de la Guinée de la somme colossale de 20 milliards de dollars US, pour des projets de développement, deux chantiers prioritaires attendaient une action urgente de la part du nouveau Premier Ministre:
1) - le chantier de la crise sociale et politique,
2) - celui des projets de développement.
La réussite du premier conditionne celle du second. En effet, sans la paix sociale et un débat politique apaisé, il n’y a point de réussite économique. Mais hélas !
Dès sa prise de fonction, qui a coïncidé avec la crise des enseignants, Kassory Fofana a confondu autorité et autoritarisme. Torse bombé, il est parti aussitôt dans l’arène non pas pour résoudre le conflit, mais pour « casser du mouvement syndical », montrer qu’il a, lui, de l’autorité. Au même moment, il s’embarque dans cette histoire de nouvelle Constitution, par un triple OUI, tout en avouant n’avoir ni lu, ni vu le texte. Quel abaissement !
Au lieu de s’attaquer aux problèmes économiques du pays, domaine dans lequel il aurait pu bâtir une solide réputation, établir une confiance entre lui et le peuple pour son avenir politique, en élaborant des projets économiques permettant de créer de l’emploi pour les jeunes, doter le pays d’un réseau routier de qualité indispensable à l’économie d’un pays, refonder et dynamiser l’école guinéenne, il s’est laissé distraire par un sujet qui relève de la forfaiture. Le piège à lui tendu par le RPG et ses alliés s’est tout naturellement refermé sur lui. L’occasion était pourtant belle pour prendre ses distances avec les bouteurs de feu, se mettre au dessus de la tambouille RPG pour se forger une vraie stature d’homme d’Etat. Malheureusement, ses déclarations enthousiasmées pour donner un gage de loyauté à un homme, et non à son pays et à son peuple, le privent désormais de toute crédibilité, et donc de la capacité de promouvoir le dialogue politique et social dont il est investit par la Constitution.
« La politique n’est pas de donner le bonheur aux hommes …. Elle est d’empêcher que le malheur leur arrive … »
Les guinéens savent depuis 2010 de quoi Monsieur Alpha Condé est capable. C’est un Machiavel. Les guinéens vont de malheur en malheur. Pendant ce temps Alpha Condé « accroit l’influence et le pouvoir de ses clans » comme l’a enseigné son maître Machiavel.
Monsieur Kassory Fofana, vous avez une lourde part de responsabilité dans ce qui arrive aujourd’hui à la Guinée. En effet, comme cela se faisait au moyen âge, vous vous êtes allié au prince et à ses clans pour vos intérêts particuliers réciproques au lieu de résoudre les difficultés qui assaillent le pays. De plus, vous les avez aggravées. Conséquences, le sang des Guinéens coule, les blessés sont achevés, les gens pourchassés jusque dans leur maison. Vos hommes armés entrent dans les concessions des familles endeuillées, violentent hommes, femmes et enfants, et abattent les pères de familles en train de pleurer leurs enfants. Mais plus grave c’est que votre terreur ne s’abat que sur la communauté peule, comme toujours.
A cette monstruosité d’Alpha Condé et de ses clans, mon frère Kassory, votre nom y est désormais associé à jamais !
Mon frère DON KASS, il est plus honorable de s’en aller que d’être renvoyé. Si vous ne comprenez pas cela, comptez sur le RPG et Monsieur Alpha Condé qui vous réservent la pire des humiliations.
Toutes mes condoléances aux familles endeuillées. Que la justice divine s’abatte sur les auteurs de vos malheurs, de nos malheurs à tous et à toutes.
Ansoumane CAMARA