Chers compatriotes,
à la veille du double scrutin forcé d’Alpha Condé du 22 mars 2020, des images en photo et vidéo ont circulées sur des réseaux sociaux, faisant cas de jeunes Peuls torturés et massacrées dans le camp de déportation de Soronkoni créé par Alpha Condé, Kassory Fofana, Mohamed Dianè, Amadou Damaro Camara, Albert Damantang Camara et Bouréma Condé, entrés en guerre contre le peuple de Guinée qui rejette leur projet de confiscation du pouvoir au-delà des deux mandats légaux d’Alpha Condé.
Vu la gravité des faits ainsi reprochés au régime que l’on sait tribal et leurs possibles répercussions sur le tissu social déjà durement éprouvé depuis l’arrivée d’Alpha Condé en Guinée, j’ai décidé de récupérer les deux photos et la vidéo pour les analyser d’abord avant de me prononcer là-dessus. Il en est ressorti que les deux photos et la vidéo ne sont pas de la Guinée ni nouvelles. Elles ont été piquées du Net dans le but d’étayer des accusations tout à fait fondées contre le régime ethnico-fasciste d’Alpha Condé qui procédait massivement au Kidnapping des jeunes Peuls en Basse Côte et au Fouta pour les déporter à Soronkoni à Kankan au fief du parti au pouvoir, donc en zone hostile. Je fis donc une vidéo dans laquelle j’ai dénoncé ces tentatives de fabrications de preuves en priant nos compatriotes adversaires du régime de s’en tenir à la vérité et rester dans le cadre de la lutte politique nationale pilotée par le FNDC.
Bien que les images partagées ne fussent pas des preuves irréfutables, la pression sur le régime conduit à la libération de certains détenus. Comme ils n’ont pas été arrêtés sur une base juridique, mais plutôt kidnappés, on prit les prisonniers encore vivant de Soronkoni pour les déposer nuitamment à la rentrée de Conakry.
Fort malheureusement, deux mois après les folles rumeurs et fausses images en circulation, tout laisse croire aujourd’hui qu’il n’y avait pas de fumée sans feu. Il semble bien qu’il y a eu beaucoup de jeunes Peuls tués en cette période. Les gens n’avaient simplement pas les images correspondantes, celui qui a pu en filmer n’ayant pas osé les exposer à l’époque pour ne pas être épinglé. Ainsi, une image illustrative des faits m’a été envoyée ce matin. Selon le témoignage que je viens de recevoir, les faits remontent au mois de mars lors des arrestations de masses contre les jeunes Peuls à Conakry. Beaucoup de jeunes Peuls disparurent simplement sans que leurs proches ne sachent ce qui leur est arrivé (Lire un témoignage).
Lire également l'article du journal français Le Point :
Guinée : plongée dans l'enfer du camp militaire de Soronkoni
Pour leur déportation, on utilise des conteneurs et camions pour les conduire nuitamment au camp de Soronkoni dans la région de Kankan. Ainsi, du groupe déporté de ce conteneur ci-dessous, il n’y aurait eu que 3 survivants à l’arrivée. Tous auraient succombé en route, victimes de tortures et des conditions inhumaines de transport pour la déportation en catimini.
L’analyse donne que cette image n’a pas été piratée. Elle serait donc vraie. Il devient alors impératif de déterminer ou confirmer son origine guinéenne. Nous exigeons pour cela une enquête d’experts neutres, une commission d’enquête internationale pour élucider cette affaire.
Le FNDC et la classe politique sont vivement interpellés ! Nous invitons également la Coordination Nationale Haali Pular à monter au créneau pour exiger une enquête internationale sur des kidnappings et massacres délibérés et organisés par les extrémistes mandingues au pouvoir contre les communautés peules et forestières en Guinée, accusées d’être opposées au projet du troisième mandat d’Alpha Condé. En effet, après les massacres de plus de 100 personnes, des civils, le 22 mars 2020, en Forêt et la découverte d’une fosse commune des victimes de massacres, le mercredi 25 mars, nous avons assisté à une vague d’arrestations arbitraires et de déportation de ressortissants de la Forêt au camp de Soronkoni à Kankan. Après la liste de 44 personnes victimes de ces agissements propres aux régimes fascistes des années 30 rendue publique le 1.er mai (Lire), la liste d’une vingtaine de militaires originaires de la Forêt arbitrairement arrêtés nous est parvenue avant-hier.
Chers compatriotes, j’invite les forces vives et démocratiques de la nation pour qu’on prenne conscience de ce qui est entrain de se passer dans notre pays. Même en plein Ramadan et malgré la pandémie du virus Covid-19, Alpha Condé et ses complices continuent leurs manœuvres criminelles contre des civils et militaires dits opposants à leur coup d’Etat constitutionnel. La pandémie est mise à profit pour mettre en œuvre et terminer leur programme d’épuration politico-ethnique à tous les niveaux avant la date qui marquera la fin du deuxième et dernier mandat légal d’Alpha Condé. Nous aurions tort de vouloir attendre la fin de la pandémie pour tenter de contrer ces criminels qui veulent prendre la Guinée en otage.
Sadio Barry,
Président du parti Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG)
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