Guinée : la communauté irresponsable dite internationale veut nous accompagner pour des élections bâclées le 18.10.2020


« Si la réunion d’aujourd’hui n’était organisée rien que par la commission de la CEDEAO, le FNDC ne serait pas dans cette salle. Parce qu’en nous réjouissant de votre présence ici, nous avons la certitude que la commission n’a pas suffisamment relayé les cris de cœur du peuple de Guinée, pour qu’il y ait une mobilisation rapide comme ça été le cas au Mali, pour éviter 93 morts, pour éviter des centaines de blessés, pour éviter des dégâts matériels, pour éviter les kidnappings que nous avons connus ici, les atteintes des droits de l’homme au vu et au su de tous »

En prenant la parole, la délégation de la CEDEAO n’a fait aucune allusion aux morts et différents dégâts engendrés par le projet illégal de troisième mandat d’Alpha Condé.

M. Abdourahamane Sano, Coordinateur National du FNDC, devant la délégation et la mission conjointe CEDEAO, UA, ONU :

« Il ne faut pas qu’on ramène le problème de la Guinée à une crise électorale. Sinon encore une fois, notre précieuse institution prendra la responsabilité de répéter l’expérience malienne, encore très fraîche dans les esprits. Au moment où on devait prendre le problème malien à bras-le-corps, on a favorisé le syndicalisme présidentiel au mépris des aspirations des peuples. Cela nous a conduits à une situation qui a provoqué l’irruption de l’armée pour abréger les souffrances des populations. Nous avons, en réponse aux aspirations de notre peuple, constitué un mouvement citoyen qui a été lancé le 3 avril 2019, pour attirer l’attention de la communauté internationale avec plusieurs alertes, à travers des mémorandums et courriers pour dire qu’il y a un coup d’Etat qui était déjà dans le programme des autorités guinéennes et qu’il fallait prévenir, parce que c’est source de crise, source de déstabilisation de nos Etats et source de tragédie. Nous n’avons pas été suivis. Si la réunion d’aujourd’hui n’était organisée rien que par la commission de la CEDEAO, le FNDC ne serait pas dans cette salle. Parce qu’en nous réjouissant de votre présence ici, nous avons la certitude que la commission n’a pas suffisamment relayé les cris de cœur du peuple de Guinée, pour qu’il y ait une mobilisation rapide comme ça été le cas au Mali, pour éviter 93 morts, pour éviter des centaines de blessés, pour éviter des dégâts matériels, pour éviter les kidnappings que nous avons connus ici, les atteintes des droits de l’homme au vu et au su de tous. Non seulement aucun de nos courriers n’a eu le mérite d’un minimum de réponse, mais aussi le peuple de Guinée a été pris au mépris. Si vous prenez la responsabilité de ramener la crise de la Guinée à une question électorale, vous endosserez la responsabilité d’un coup d’Etat en Guinée. Parce que l’injustice provoque toujours la frustration et les frustrations conduisent toujours à des réactions. Notre action est pacifique. Nous ne sortirons jamais de cette logique de paix. Mais nous refuserons de vendre notre dignité, devant une dictature quelle qu’elle soit, devant la violence quelle qu’elle soit »

 

Réaction de Sadio Barry, leader du parti Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG) :

« Un discours louable ! Le FNDC doit savoir que le président de la Commission de la CEDEAO est un Ivoirien aux ordres d’Alassane Ouatara. Si la CEDEAO reste irresponsable jusqu’à ce que la Guinée enterre des centaines de morts, alors nous devons revoir notre politique sous-régionale, nous retirer de cette institution bidon et corrompue pour nous consacrer à notre réorganisation et notre développement en Guinée. 
La participation du principal parti de l’opposition, UFDG, à cette mascarade d’élection a conduit à l’accompagnement de la communauté internationale qui s’empressera d’en reconnaitre les résultats afin de fermer vite la page Guinée. Cela pourrait conduire au blanchiment du coup d’état d’Alpha Condé que tous avaient pourtant rejeté. C’est pourquoi nous prions Cellou Dalein Diallo, de rester ferme cette fois-ci et ne jamais ceder, au nom d’aucune paix, face au mafieux voleur et tueur Alpha Condé qui veut prendre notre pays tout entier en otage. Pendant 10 ans, il a cédé, mais nous n’avons connu ni justice ni paix.

Un Avertissement : le RPG est entrain de constituer des groupes de milices qui vont attaquer les cortèges et lieux de regroupement de l’UFDG partout en Haute Guinée. A Kankan, c’est le chef du syndicat des transporteurs qui en est le parrain. Le but serait de pousser à des affrontements intercommunautaires malinkés-peuls afin que les électeurs malinkés qui ne veulent plus d’Alpha Condé revotent pour lui par mépris du Peul et la peur d’un changement de régime. J’invite l’UFDG à ne pas montrer de faiblesse cette fois-ci devant de tels crimes de la part d’Alpha Condé. Il faut répliquer à toute forme de provocation et de violence directement contre des représentants du gouvernement et le président en personne. Matériellement et humainement, l’UFDG en a les moyens. Il ne doit pas hésiter à faire ces répliques s’il ne veut pas perdre encore cette fois-ci devant ce génie du mal qu’est Alpha Condé. Des mesures doivent être prises pour accompagner et protéger les Guinéens qui se battent pour l’UFDG et les partis adverses. S’ils ne défendent pas ceux qui font campagne pour eux, tous les hommes et femmes engagés auront peur et le terrain serait abandonné au RPG. La population peule qui sera la cible des violences des milices d’Alpha Condé doit comprendre que c’est l’UFDG qui est la cible d’un groupe organisé à dessein, même si les auteurs d’agression parlent malinké. Il ne s’agit pas des violences venant d’une ethnie contre une autre ethnie. Le pouvoir est derrière ces crimes. En effet, les 3 premières victimes des agressions contre l’UFDG à Kankan sont toutes des jeunes malinkés militants du parti UFDG pour le changement. S’il faut donc s’organiser pour se défendre, il ne faut pas confondre le RPG et l’ethnie malinké. J’invite nos frères et sœurs malinkés à réagir et dénoncer l’instrumentalisation de l’ethnie et des manœuvres diaboliques d’Alpha Condé visant à provoquer une guerre civile en Guinée.
Le mercredi 23 septembre, les sages des quatre Coordinations régionales ont fait des propositions d’une sortie de crise en préconisant la création d'un organe consultatif dont la mission serait de conduire le pays à une Transition démocratique apaisée. Après le coup d’état constitutionnel du 22 mars 2020, le BAG a adressé une lettre au FNDC et à la classe politique dans le même sens. Je les invite à se pencher sur les propositions des sages et que le FNDC ne se comporte pas face au BAG et aux sages du pays comme il le reproche à la Commission de la CEDEAO.

Je termine en disant à Cellou Dalein de refuser toute possibilité de report de l’élection présidentielle du 18 octobre. Alpha Condé qui a été pris de court par l’engagement du principal parti de l’opposition à cette élection tente maintenant de mettre en œuvre sa stratégie de division et de violence qui ressusciterait des reflexes et solidarités ethniques des Malinkés en sa faveur. Ne lui donnez pas ce temps cette fois-ci et multipliez les actes et discours pour rassurer la population de la Haute Guinée que ce vote n’est pas celui de la victoire d’une communauté sur une autre, mais qu’il s’agit de sauver notre pays d’une bande irresponsable de pilleurs qui veut continuer à le prendre en otage après 10 ans de souffrance collective. En 2015, Alpha Condé avait catégoriquement refusé tout report de la présidentielle parce que son plan marchait à merveille. Que Cellou aussi le refuse cette fois-ci, même si c’est le Conseil de Sécurité des Nations Unies qui le lui demande ! A moins que tout le processus ne recommence dans le cadre d’une transition sans Alpha Condé. »

« Le fait que de 8 millions d'électeurs on arrive à 5 millions après la correction des experts de la CEDEAO est une preuve suffisante que le régime d'Alpha Condé n'est pas sérieux. Si donc ces corrompus de la CEDEAO viennent tenir des foutaises à l'égard de l'opposition, c'est parce que ces derniers les respectent contrairement au vulgaire Condé Alpha. Je conseille aux responsables du FNDC et à Cellou Dalein de se montrer fermes et même à récuser carrément ces missionnaires corrompus de la CEDEAO. L'institution ainsi discréditée aux yeux du monde changera d'attitude. C'est une mauvaise stratégie de respecter des gens qui ne le méritent pas. Il faut les ramasser publiquement pour les rendre petits afin qu'ils s'efforcent de se montrer équitables. »

Ci-dessous, la lettre du BAG adressée au FNDC et aux principaux leaders politique, le 29 mars 2020 :

Lettre du BAG au FNDC et à la classe politique !


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