Chers compatriotes,
Dans ce qu’on nous présente comme « Important communiqué de la CENI sur le processus électoral », le texte commence par : « Le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante informe … que la date technique des élections législatives est fixée au 28 décembre 2019 ».
Dans le paragraphe suivant il est écrit: « Et au titre des prochaines opérations du chronogramme, le Président de la CENI informe également tous les acteurs du processus électoral que les Commissions Administratives d’Etablissement et de Révision des Listes Electorale seront bientôt mises en place. »
Ensuite : « Le Président de la CENI rassure … produire un fichier électoral techniquement irréprochable en vue des élections législatives du 28 décembre 2019 et dont les résultats seront acceptés de tous ».
Et en conclusion : « Le Président de la CENI sait compter sur l’implication de tous pour réussir un scrutin inclusif, libre, transparent et démocratique ».
On n’avait pas besoin d’une dissidence de 7 membres de cette CENI pour comprendre, à travers ce communiqué, que Me Amadou Salif KEBE personnalise l’institution à son niveau et fait cavalier seul ou avec un petit groupe sous ordre du parti au pouvoir. Et le fait de choisir la fin du mois de décembre montre que l’institution n’est pas prête pour la tenue d’élection cette année, et que la démarche de Monsieur Kébé s’inscrit simplement dans une volonté de satisfaire le président Alpha Condé qui a publiquement demandé la tenue des élections législatives avant la fin de cette année. De ce fait, Monsieur Kébé s’est discrédité en sacrifiant l’indépendance de l’institution électorale guinéenne. Il ne mérite plus d’en rester le Président.
Par ailleurs, dans son communiqué d’hier, mardi 17.09.2019, Monsieur Kébé promet de produire un fichier électoral techniquement irréprochable en vue des élections législatives du 28 décembre 2019, sachant très bien qu’un an après l’audit de la CENI réalisé en août 2018 par un pool d’experts de l’Union européenne, de l’OIF et du PNUD, la correction du fichier électoral demandée par ce pool d’experts n’a jamais été faite. A noter que l’audit a clairement relevé 1.574.000 électeurs fictifs, 3 millions de doublons et 1.336 bureaux de vote fictifs. Ces anomalies déjà constatées en 2015 devaient être corrigées avant la présidentielle de 2015, mais ne le furent jamais. C’est avec ce fichier électoral non révisé que les élections communales furent organisées en février 2018 avec l’accord de l’opposition à laquelle on promît une révision du fichier avant les législatives. Ces législatives qui devaient se tenir en septembre 2018 sont encore attendues et le fichier électoral n’est toujours pas révisé. Il a fallu que le pouvoir fixe donc une date électorale sans préparatifs ni concertation pour que l’opposition retrouve son énergie et dénonce tous ces manquements, comme cela s’est fait en 2013, en 2015 et pour les communales en février 2018. C’est avec ce même fichier que Monsieur Alpha Condé, qui est le vrai auteur de toutes ces anomalies dans ce fichier électoral veut organiser les prochaines élections. Il sait qu’il ne gagnera qu’avec un tel fichier.
Plus grave, depuis les communales de février 2018, il y a des maires, des conseils de quartier et de district et régionaux qui n’ont toujours pas été installés. Ces entités devraient êtres dans les démembrements locaux de la CENI. Comment peut-on donc envisager l’organisation des élections nationales avant leur mise en place ? A défaut de leur installation, ce sont des délégations spéciales nommées par le gouvernement qui continueront à s’occuper de l’organisation des élections qui seront alors bâclées comme toutes celles qu’on a connues en Guinée depuis l’arrivée d’Alpha Condé à la magistrature suprême de notre pays. Sa stratégie élaborée depuis 2010 reste constante: se servir de tous les artifices illégaux pour parvenir à ses fins.
Chers compatriotes et partenaires de la Guinée,
Comme à son habitude, chaque fois que Monsieur Alpha Condé prépare un sal coup en Guinée, il met tout le dispositif en place et puis s’éloigner du pays pour ne pas devoir assumer par la suite les conséquences de ses actes.
Nous estimons que le régime d’Alpha Condé ne fait que reproduire les mêmes pratiques qui ont toujours marché depuis 2010 quand il fit établir et publier une liste électorale parallèle en toute impunité et dans l’indifférence du camp adverse. Si l’opposition s’était montrée ferme depuis 2013, on n’en serait pas là aujourd’hui. Il est donc temps que l’on soit sérieux en Guinée. Il ne doit plus avoir de compromis sur l’application de la loi. Pas d’élection avant un recensement électoral correct et l’établissement d’un fichier électoral crédible ! Et pas une prolongation d’un seul jour de la durée du mandat du président défaillant Alpha Condé. Monsieur Alpha Condé n’a jamais eu de respect pour les Guinéens et sa fonction de Premier magistrat du pays. Il a été et reste un facteur de division, de tension et de troubles violents dans notre pays. Nous devons en prendre conscience et demander son départ immédiat au profit d’un gouvernement de transition qui préparera des élections générales en Guinée en fin 2020. Dans la situation qui se présente, il nous sera plus économique et plus facile d’obtenir le départ d’Alpha Condé que des élections dans des conditions normales en Guinée.
Sadio Barry,
Président du parti Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG)
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