Né le 29 mars 1950, Mory Kanté est un parfait griot, initié aux traditions, aux chants et aux instruments tant traditionnels que modernes dont la kora, le balafon et la guitare.
En 1957, il arrive chez sa tante à Bamako au Mali. Il intègre en 1971 le Super Rail Band de Bamako, et succède en 1973 à Salif Keita qui en était le chanteur principal.
Vrai griot et conseiller social, Mory Kanté parle subtilement du système de caste de la culture mandingue qui confine des groupes de personnes dans un statut social qui se transmet héréditairement. Ce système de caste confère à l’esclave (dyon), un caractère de bien matériel qui vient après le cheval dans le classement des valeurs au Manden (Argent, Or, Cheval, Esclave) :
Wodi - Sanun - Soo - Dyon
Chanson « Wale Numa Lombaliya » (entendez Walinyuma lombaliya), Album : "Les nuits de Bamako: Années 70 - 78".
Ses grands succès furent : Soundiata en 1975, l’Album "Akwaba Beach" qui fut le plus vendu des albums africains de l’année 1987. Avec la chanson "Yéké yéké" il conquit les hitparades des différents pays européens en 1988 en contribuant ainsi à la popularité de la musique africaine authentique. Plus d’un million de copies de l’Album seront vendus en peu de temps en Europe.
Avec la division et haine ethniques qu’Alpha Condé et son RPG ont galvanisées en Guinée, certains reprochent à Mory Kanté d’avoir soutenu Alpha Condé à un moment donné, tout comme d’autres reprochent au célèbre écrivain Thierno Monenembo, de soutenir Cellou Dalein Diallo.
Les Guinéens doivent savoir que ces icônes de la culture guinéenne sont aussi des citoyens qui peuvent avoir leur opinion et préférence politique. Cela ne change pas au fait qu’ils ont honorablement véhiculé une image positive et culturellement riche de notre pays dans le monde.
Mory Kanté mérite un hommage national en Guinée. Que son âme repose en paix ! Nos condoléances à sa famille biologique et à toute la Guinée !