Le président français, lors de sa conférence de presse tenue après la réunion de l'OTAN en Grande Bretagne, est apparu visiblement choqué et inquiet des critiques et sentiments anti-français grandissants dans les pays du Sahel où la France est militairement présente, pour dit-on, aider. Il s'est adressé aux chefs d'Etats du Sahel sur un ton peu diplomatique et discourtois, avec des menaces à peines voilés. Il leur intime explicitement d'agir contre les Africains qui critiquent les agissements de la France dans leurs pays en feignant d'oublier que les critiques les plus virulentes viennent de plusieurs milieux français contre la politique française en Afrique. Mamadou Koulibaly, un leader politique ivoirien lui répond, dans un message vidéo, sur un ton courtois mais ferme.
Avant de passer la vidéo de la réponse de Mamadou Koulibaly, nous voudrions ajouter ceci au Président français Emmanuel Macron dont l'arrivée au pouvoir a été bien saluée par la jeunesse africaine : notre équipe a été de ceux qui ont salué l'engagement français en Centrafrique et au Mali pour stopper la guerre civile en Centrafrique et empêcher des groupes islamistes de s'emparer du pouvoir au Mali. Ce qui aurait destabilisé toute la région et, pour finir, toute la sous-région. Mais la France ne s'est pas limitée à cette noble mission déclarée : en Centrafrique, l'armée française a aggravé la situation en se montrant partiale, en armant des milices chrétiennes contre les musulmans qu'elle désarmait. Elle s'est rendue complice d'un génocide planifié et a favorisé son exécution contre une partie des populations qu'elle prétendait venir sauver. C'est ce que les Tutsis aussi lui ont reproché au Ruanda.
Au Mali, les Islamistes avaient pris le dessus au Nord réduisant presqu'à néant la milice MNLA indépendiste du Nord du Mali qui était à la base du conflit. La victoire sur les islamistes, la formation et le réarmement de l'armée malienne donnaient l'occasion à l'Etat malien, de restaurer son autorité sur l'ensemble du territoire et mettre fin à la guerre civile. Mais la France fait double-jeu : elle interdit à l'armée malienne FAMA d'entrée à Kidal qu'elle donne aux rebelles MNLA et impose aux deux parties, de trouver une solution politique, alors que la victoire militaire aurait mis fin à tout. L'ambassadeur de France en poste à Bamako qui déconseille à Paris de faire ce jeu qui serait contre l'unification du Mali fut limogé et rappelé. Beaucoup prêtent alors à la France, la volonté de partitionner le Mali en deux avec la création d'un Etat touarègue au Nord (Azawad). Ce qui est non seulement contraire à la mission d'aide au Mali, mais aussi, un tel Etat constituerait rapidement une base des islamistes en Afrique de l'Ouest. Que veut donc la France réellement en Afrique ? On est en droit de se poser cette question, Monsieur Macron ! Car, cette partition de faite du territoire malien est la raison fondamentale de la révolte d'aujourd'hui des Maliens contre leur propre gouvernement. Ne pas tenir compte de ce sentiment des Maliens, c'est oublier, Monsieur Macron, tout le passé historique de ce pays. Vous devriez vous souvenir de l'histoire de l'Alsace-Lorraine Monsieur Macron.
Nous pensons que vu les relations historiques et la proximité qui nous lient, nous devrions améliorer nos relations avec la France et non les rompre. Pour ce faire, la France doit comprendre qu'il est temps de changer si elle veut garder des rapports privilégiés avec ses anciennes colonies.
En Afrique subharienne, les sentiments anti-français sont réels et grandissants. Mais E. Macron doit se poser la question s'ils sont justifiés ou pas ?
Et pourtant, le président Houphet Boigny avait prévenu les Européens dont la France en tête :
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