Le Conseil de Sécurité a réagi en dépêchant une commission d’enquête, obligeant le gouvernement malien, complice des milices tribales donzos, à réagir de son côté en limogeant des officiers de l’armée et en interdisant le principal Mouvement donzo. Mais, le mal est fait, les morts de trop ont été enregistrés, les Peuls auront gravement tort de continuer à compter sur l’Etat malien ou la communauté internationale pour garantir leur survie dans cet empire des barbares et au-delà. Les crimes du 28 septembre 2010 en Guinée avec ses centaines de morts et les 109 femmes peules violées, restés impunis le prouvent largement.
RFI:
« Si c’est la première fois que le bilan est si lourd, ce n’est pas la première attaque du genre dans le centre du Mali. Les dernières alertes provenaient en partie du cercle de Bankass. Plusieurs attaques d’envergure s’y sont déroulées depuis le début de l’année. La plus marquante était jusqu'ici celle du 1er janvier où 37 civils ont été tués à Kologo »
Ci-dessous, la réaction de l’ancien Président de l’Assemblée Nationale malienne, le Pr Ali Nouhoum Diallo :
« Si j’avais 16 ou 17 ans aujourd’hui, je prendrai les armes »
Du Journal du Mali
Crise dans le Centre du Mali, ruche bourdonnante et situation actuelle du pays. Fidèle à ses principes et sans langue de bois, l’ancien Président de l’Assemblée nationale, figure tutélaire du mouvement démocratique et de la communauté peule, le Pr Ali Nouhoum Diallo, dit tout.
Quelle analyse faites-vous de la crise qui sévit au Centre du Mali ?
Je me suis toujours posé la question de savoir ce qu’est le Centre du Mali ? À quelles fins a-t-il été inventé ? J’ai pensé que ceux qui nous gèrent aujourd’hui, car notre pays est sous tutelle, veulent probablement que le Mali devienne une République fédérale. Pour cela, il faut des États. Il y a les irrédentistes, qui ont délimité une portion de notre territoire et l’ont appelée Azawad. Cette République fédérale ne saurait être composée que du Mali et de l’Azawad, comme fonctionne le Cameroun, alors il fallait en trouver un troisième. Les concepteurs du Centre inventent donc le Front de libération du Macina. Amadou Kouffa s’est toujours défendu d’en être l’initiateur, car il ne veut pas « libérer » une portion quelconque du pays, il veut que tout le Mali soit une République islamique. C’est une katiba qu’il dirige, rien d’autre. Ceux qui voulaient un troisième État souhaitaient la mobilisation des ressortissants de l’ancien empire peul du Macina, afin qu’eux aussi revendiquent leur Azawad. J’en étais à cette vision théorique quand un jour un chercheur français de International Crisis Group est venu me voir. Il m’a confié que des militaires français, des Saint-cyriens, disaient que le plus grand danger qui menaçait l’Afrique de l’Ouest dans les années à venir était le djihadisme peul. Les Peuls ne peuvent pas nier que les États qu’ils ont construits étaient islamiques. Me fondant sur le peu que je connais de ces États, je prédis pourtant qu’il n’y aura jamais de radicalisation des peuls. Cela m’étonnerait que l’ensemble des Peuls adhère au djihadisme et qu’il réclame un État, car ils sont un peu partout au Mali.
Nous avons aussi reçu, en tant qu’association ADEMA, le chargé de la division politique de la MINUSMA. Nous pensions qu’il voulait nous parler de la crise multidimensionnelle, mais non. Il était là parce qu’à la MINUSMA ils sont convaincus qu’on ne peut la résoudre sans prendre en compte sa « dimension peule ». Nous étions ahuris. Je lui ai répondu qu’il n’était pas à la bonne adresse. Succinctement, il nous dit que les Ifoghas avaient leur mouvement politique, leur groupe armé. Il en est de même des Arabes du MAA, et c’est également pareil pour les Imghads. Ils ont du mal, à la MINUSMA, à croire que les Peuls ne font rien, ou alors ils cachent ce qu’ils font réellement. Il est revenu me voir et j’avais convié des cadres peuls à la rencontre. L’envoyé de la MINUSMA a tenu les mêmes propos. Nous nous sommes concertés, avons rédigé un mémo et ne sommes plus jamais retournés à la MINUSMA. Nous avions compris la gravité des projets qu’on nourrissait pour le Mali, vouloir coûte que coûte que les Peuls aient une armée, un groupe politique. Nous avons jugé nécessaire de rendre compte au gouvernement, avons été reçus par le Premier ministre Modibo Kéita et lui avons notifié par écrit nos craintes. Nous avons également écrit à toutes les institutions du pays en demandant audience. Seuls les Présidents du Conseil économique, social et culturel et de l’Assemblée nationale nous ont reçus. Pour le reste, pas de réponse, silence total. Nous avons pu mesurer la délicatesse de la question.
Beaucoup de Peuls accusent l’État de vouloir les exterminer en ne désarmant pas les Dozos. Partagez-vous ce sentiment ?
Je suis profondément convaincu que si l’État ne joue pas son rôle on ne pourra pas mettre fin à la crise. C’est fort de cela que j’ai interpellé à travers la presse le Président IBK et son Premier ministre Boubèye Maiga afin qu’ils impliquent les forces de défense et de sécurité du pays pour que les massacres intercommunautaires cessent. S’ils ne le font pas, les honnêtes gens vont penser que ce sont eux-mêmes qui initient le phénomène des Dozos pour résoudre la crise du djihadisme au Mali, dont ils ne sont pas les initiateurs mais qu’ils ne peuvent pas maitriser. Dans ce cas, les gens penseront qu’ils ne contrôlent plus rien et nous irons au-devant d’une guerre civile. Quand des Peuls voient des Dozos circuler à moto avec leurs armes alors que cela a été interdit dans toute la cinquième région, quand ils voient le Président de la République, au motif de journées culturelles recevoir les Dozos, et que, par malheur, l’un de ses chargés de mission déclare à la télévision que les Dozos sont une formidable force d’appoint dans la lutte contre les djihadistes, quand vous savez que les Peuls se disent que ce sont eux maintenant que ce mot désigne, vous comprendrez que les Peuls finissent par se dire qu’ils sont abandonnés par leur État. Ce sont des faits, et quand des faits de ce type s’accumulent, beaucoup se posent des questions sur la politique gouvernementale. Des personnes viennent chez moi à longueur de journée me faire part de leurs inquiétudes et m’assurent que des membres de leur famille se font enlever par des éléments de l’armée. C’est une tragédie qu’un État enlève ses propres fils et demande des rançons pour leur libération. Je me suis mobilisé quand les Arabes et les Kel Tamasheqs étaient stigmatisés. Je ne peux pas avoir fait cela à l’époque et refuser de m’impliquer aujourd’hui parce que cela serait perçu comme du communautarisme. Si je ne le faisais pas, ce serait de la lâcheté. J’ai horreur de voir les faibles de la nation abandonnés à eux-mêmes et les Peuls sont les faibles aujourd’hui. Ils ont refusé d’aller à l’école, refusé l’armée, refusé la police, ils ont suivi leurs bêtes et ils sont devenus des bêtes. Ils en sont réduits à pleurnicher tout le temps, mais ils doivent comprendre qu’ils sont des hommes. C’est mon tempérament. J’ai été élevé à la dure et je ne peux accepter certaines choses. Il arrive qu’on me pose la question de savoir ce que je ferais si j’avais 16 ou 17 ans aujourd’hui ? Je réponds que je prendrai les armes, pour que les Kel Tamasheqs comprennent qu’ils ne peuvent pas seuls manier les armes et qu’ils n’ont pas seuls le monopole de la violence.
La création du mouvement Alliance pour le Salut est-elle la conséquence de l’inaction de l’État ?
J’avoue que je n’en sais rien. Je me suis tout d’abord demandé si ce n’était pas un montage des « services ». Dans la situation grave que nous connaissons aujourd’hui, ceux qui veulent vraiment combattre ne se montrent plus. Puisqu’il y avait Dana Amba Sagou, dont les Peuls demandaient le désarmement, tout d’un coup, des Peuls supposés intelligents déclarent qu’ils ont eux aussi créé une milice. Je n’y crois pas.
On vous disait prêt à négocier avec Kouffa, est-ce toujours le cas ?
Négocier avec Kouffa était une construction laborieusement faite. J’étais en France pour raisons médicales quand j’ai appris par RFI que Kouffa disait qu’il ne parlerait à personne d’autre qu’à moi. J’ai éclaté de rire. Nous ne nous connaissons pas. Puis la Conférence d’entente nationale s’est tenue et, parmi ses quatre conclusions, la dernière dit que l’Accord pour la Paix n’a pas mis fin à la crise. Dès lors, il fallait négocier avec tous ceux qui pouvaient arrêter les effusions de sang des Maliens. Nous sommes habitués à ne pas bavarder pour rien. Quand une conférence se termine sur ces recommandations, il faut les appliquer. Bien que le Président de la République ait déclaré que l’on n’a jamais parlé de négocier avec Iyad ou Kouffa, alors que cela figurait dans les actes de la conférence, dont nous disposons, nous sommes sentis investis d’une mission. Nous sommes allés à Mopti, où des disciples de Kouffa ont pris la parole. L’un d’eux a dit que Kouffa était un homme de vérité. Je lui ai demandé d’aller dire à Kouffa que lui et moi pouvions nous entendre, parce que je déteste les mensonges et que je suis prêt à discuter avec lui. Il est venu me dire qu’il n’avait pas vu que Kouffa lui-même, mais ses proches collaborateurs, et que ceux-ci disaient que Kouffa ne tenait pas à me rencontrer. Si c’était sur le plan doctrinal, que je lui envoie l’imam Mahmoud Dicko ou l’imam Cheick Oumar Dia, car il ne pouvait pas discuter de doctrine avec moi. Si je voulais discuter politique et organisation du pays, il fallait que je m’adresse à Iyad, car c’est lui son chef politique. J’ai demandé au messager de m’apporter des preuves de ses dires. Entretemps, de jeunes gens se disant envoyés par Kouffa sont venus chez moi. Ils m’ont rapporté que Kouffa voulait bien discuter avec moi, mais que même si lui et moi nous mettions d’accord et que je convainquais IBK de la justesse de la discussion, il suffirait que la France dise non pour que cela ne s’appliquera pas. Comme le Président IBK et moi-même sommes des esclaves de la France, de l’Occident, disaient-ils, si nous voulions prouver le contraire il nous fallait mettre la MINUSMA et Barkhane hors du Mali. À ce moment-là, ils pourraient discuter avec moi. Je leur ai rétorqué que même si j’arrivais à convaincre IBK, si Iyad n’était pas d’accord cela ne se ferait pas, car Kouffa était esclave de Iyad, de Belmoktar, de l’Algérie, des Arabes en général et de l’Orient. Ce message lui a été transmis. Un jour ils m’ont appelé pour que je confirme que je leur avais bien envoyé un messager, ainsi que le contenu du message. Je l’ai fait. Plus tard, le même messager est revenu me voir avec une cassette. Dans l’enregistrement Kouffa me traite de mécréant et dit qu’il n’est pas l’esclave des Arabes, juste celui du Prophète Mohamed (PSL). Comme il dit lui-même que toute discussion politique doit être menée avec Iyad, nous avons cessé tout contact. Nous avons envoyé ces éléments de preuve au Procureur en charge de la lutte anti-terroriste et au ministre de la Justice.
Quelle est selon vous la bonne approche pour mettre fin aux affrontements intercommunautaires dans le Centre ?
Le dialogue. Malheureusement, quand les hommes prennent les armes les uns contre les autres, tant que les protagonistes ne prennent pas conscience que la plaie d’autrui n’est pas seulement rouge mais qu’elle fait mal aussi, tant que chacune des parties croit que l’autre la méprise, il est difficile que les gens s’écoutent et se parlent. J’ai souvent dit que le fameux sinankuya malien a dû naitre de situations de conflit. Chacune des parties a dû se dire que s’il elle n’arrêtait pas ce serait l’extermination de part et d’autre, et on a trouvé un compromis.
Nous venons de fêter les trois ans de l’Accord pour la paix. Quel est votre sentiment personnel ?
Je suis toujours obsédé par la nécessité de sauvegarder l’unité nationale et l’intégrité territoriale. J’avais coutume de dire, quand j’étais Président de l’Assemblée nationale, que la rébellion était essentiellement kel tamasheq et arabe et qu’à chaque fois qu’une personne tombait, qu’elle soit blanche ou noire, c’était un Malien de moins, une ressource humaine de moins. Entre ceux qui veulent couper mon pays en deux et ceux qui coupent des bras, je préfère les seconds, car je pourrai les maitriser, les dompter. Mais ceux qui veulent la partition du pays, c’est un problème très difficile à résoudre. Les exemples de la Corée, de l’Érythrée ou encore du Soudan me donnent raison. Lorsque je vois les risques de diviser le Mali en deux, voire davantage, je dis qu’il faut discuter avec tous ceux qui sont responsables du sang malien qui coule. Si nous avons signé l’Accord de Bamako, comme je l’appelle (Accord pour la paix issu du processus d’Alger), mais que le sang continue de couler, c’est soit nous que n’avons pas signé avec les bonnes personnes, soit que ceux avec lesquels nous signé sont bien les bonnes personnes mais elles sont de mauvaise foi. Je dis qu’il faut donc négocier avec Iyad et ses sous-fifres. Le jour où nous maitriserons la situation dans l’Adrar, soit en éliminant Iyad, soit en négociant avec lui, nous le sécuriserons et par là même le problème du Centre sera résolu. Amadou Kouffa n’est rien sans Iyad.
Quelle est la situation du parti ADEMA aujourd’hui ?
Comme depuis sa création, nous sommes dans l’épreuve, ce n’est pas la première fois. Depuis Alpha Oumar Konaré, investi à l’unanimité, toutes les fois où il y a eu des élections nous avons connu des scissions. Nous avons perdu des camarades très solides, tels les fondateurs du MIRIA. L’état de santé du parti n’est pas celui que je souhaite.
Comprenez-vous la décision de Dioncounda de ne pas se présenter alors qu’il faisait l’unanimité au sein du parti ?
Non. L’un de mes traits de caractère est que j’ai toujours de la peine à parler de mes camarades. C’est sûr qu’il a créé un problème et j’ai peur que l’histoire ne retienne qu’il a tenté d’assassiner son parti avant de partir, même si il a fait beaucoup pour l’ADEMA. Je n’ai pas compris sa décision et je ne sais pas si lui-même a réalisé dans quelle situation il mettait la Ruche et même la démocratie malienne. Sans l’ADEMA, la stabilité et la démocratie du pays connaitront des problèmes. Il n’est pas évident que la Ruche suive le mot d’ordre des gestionnaires actuels du parti.
Certains cadres s’étaient désolidarisés de la primaire, affirmant que le jeu était truqué. Le scénario actuel leur donne-t-il raison ?
Nous avons vu venir tous ces évènements. Dès lors que la direction du parti n’a pas appliqué à la lettre les recommandations de la 15ème conférence, on pouvait s’attendre à tout. Comme affronter les militants qui voulaient une candidature interne aurait été extrêmement difficile, les puissants du parti ont louvoyé comme ils ont pu. Ce que je reproche à Kalfa Sanogo, qui est un ami, c’est de ne pas s’être maintenu, sachant que tout ceci n’était fait que pour empêcher une candidature interne. S’il s’était maintenu, immédiatement après le désistement de Dioncounda Traoré nous nous serions mis d’accord pour le proclamer candidat. Il n’est pas exclu, mais personne ne peut dire à l’heure actuelle qu’il est le candidat de l’ADEMA. Moi, Ali Nouhoum, je demanderai à tout le monde de voter Kalfa Sanogo. Dans ma tête, bien qu’il soit indépendant, c’est Kalfa le candidat ADEMA. Pour certains c’est plutôt Dramane Dembélé, mais nous, les fondateurs, pouvons difficilement être derrière Dramane. Nous avons accepté une fois de le faire et nous avons vu où cela nous a conduits, nous n’avons obtenu que 9% en 2013. Je serai derrière Kalfa et, comme il a signé une alliance avec Soumaila Cissé, s’il n’est pas au second tour nous voterons tous Soumaila.
Comment voyez-vous l’avenir de votre parti ?
J’ai grand espoir que ceux qui ont vu fonctionner le parti se disent que c’est l’ADEMA originel qu’il nous faut. Le parti ne sera pas un éternel accompagnateur. Ceux qui tiennent aux idées sociaux-démocrates, au patriotisme, au dévouement, vont se secouer et dire qu’il faut que le parti revive.
Vous disiez que des élections bâclées nous plongeraient dans une crise plus grave que celle nous connaissons aujourd’hui. Avons-nous la capacité de tenir des élections crédibles et transparentes ?
Je suis sceptique. Je ne pense pas que l’on puisse le faire sur toute l’étendue du territoire, et je ne suis pas le seul. Les autorités disent qu’elles le peuvent. La meilleure option est de prendre le pouvoir par les urnes, mais si ce n’est pas le cas, cela ouvre la porte à beaucoup de dérives, y compris un coup d’État. Telle que je vois la classe politique malienne, l’opposition comme la majorité sont dans le schéma « ou je gagne ou je gagne ». Si la communauté internationale, la France, l’Algérie, ne disent pas à ceux qui perturbent l’Adrar de laisser faire les élections, elles n’auront pas lieu. Si, comme je l’entends de plus en plus, les élections se font dans un cercle et qu’on dise que toute la région a voté, par une convention, toutes les parties doivent être d’accord, sinon ce n’est pas faisable. Nous travaillons à éviter une crise, mais il n’est pas sûr que nous réussissions.
Le mot d’ordre de cette présidentielle semble être l’alternance. Partagez-vous cette vision ?
Il est évident que je fais partie de ceux qui ont peur. Il aurait été souhaitable que mon très cher ami IBK imite Nelson Mandela, qui, bien qu’ayant droit à un autre mandat, a décidé de renoncer. Il aurait pu également prendre exemple sur son ami François Hollande. L’honneur du Mali, il l’avait promis. Si je m’en tiens à ce que j’entends, le travail effectué n’a pas fait en sorte que les Maliens se sentent fiers. Il est évident que les patriotes que nous sommes souhaitent l’alternance. Ceci dit, entre notre souhait et les vœux du peuple il y a une différence. Dans le contexte actuel, avec tous ces chroniqueurs qui sont devenus des hommes politiques, avec les religieux et les militaires qui sont politisés, l’atmosphère fait redouter des crises majeures. Et surtout, si d’aventure le camp de la majorité, avec des élections truquées, s’auto proclame élu, j’ai peur. Je ne suis pas sûr que l’opposition accepte de s’incliner pour éviter au Mali la violence.
Comment jugez-vous le bilan du Président IBK ?
L’histoire le jugera.
Linda Bah et Namory Condé