LA CONVERGENCE DES CONVICTIONS

Opinions


« Les journaux font des erreurs, mais ils sont le brouillon de l’histoire», clamait Katharine « Kay » GRAHAM (1917-2001).

La célèbre affaire « PENTAGONE PAPERS » avait consacré la liberté de la presse, illustré à merveille l’idée qu’il faut toujours défendre ses valeurs, ses principes intangibles, sans nuances, ni compromission.

C’est la victoire du courage, de la liberté d’expression, celle de la presse en particulier dans le cas d’espèce.

C’est la convergence des convictions, la victoire commune, concomitante d’une presse courageuse et d’une justice indépendante. Deux piliers majeurs de la démocratie.

En effet, six magistrats, contre trois, de la Cour suprême des États-Unis avaient mis fin à la poursuite de l’Etat et ordonné la levée de la censure fédérale contre le « New-York Times » et le « Washington Post » dont les journalistes avaient fait preuve d’un courage, d’un héroïsme sans précédent.

Dans cette célèbre jurisprudence (New-York Times co. vs United States, 30 juin 1971), la Cour suprême rappelle que « les Pères-Fondateurs ont assuré à notre presse la protection indispensable pour pouvoir jouer son rôle indispensable à notre démocratie. Sa mission est de servir les gouvernés et non les gouvernants ».

La motivation de l’instance judiciaire est que « tout système ayant pour effet de limiter a priori la liberté d’expression est présumé contraire à la constitution ».

Cette affaire est illustratrice de la convergence de convictions qui a vaincu l’arbitraire et la mauvaise gouvernance, notamment la mauvaise gestion de la guerre du Vietnam qui sera une humiliation sans précédent pour les États-Unis.

Sous d’autres cieux, d’autres continents, cette convergence doit être enfin stimulée, consacrée. Notamment entre magistrats, la classe politique, la presse indépendante, la société civile et les patriotes de tous bords.

Pour résorber un déficit démocratique récurrent, pour éradiquer une corruption chronique, pour le salut, le bien-être de populations désœuvrées, sans un minimum de bien-être (cf. ni eau courante, ni électricité, ni liberté), face à un lendemain incertain.

Pour que l’Afrique ne demeure éternellement le « cas social de l’humanité » et qui, comme le disait BARACK OBAMA, « a besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts qui cherchent à s’éterniser au pouvoir en tripatouillant les constitutions ».

 

Nabbie Ibrahim Baby SOUMAH
Juriste et anthropologue guinéen

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