La HAC, un instrument redoutable pour la pérennisation de la dictature en Guinée !

Actualités guinéennes

Après les deux morts du 17 aout 2022, dernières victimes (7ième et 8ième) du régime militaire de transition, le journaliste Ibrahima S. Lincoln Soumah de FIM FM, critique le fait que ces derniers sont tués dans un climat de ville morte (sans manifestation ni jets de cailloux). Citant les noms des victimes, il fait remarquer que même en cas de manifestation ailleurs dans les autres communes comme à Kaloum, à Matam et Matoto, les forces de l’ordre ne tirent pas sur les populations. Son directeur, bien averti, lui dit de ne pas citer les noms des victimes. Ce qui, en effet, ferait remarquer que toutes les victimes sont de la même communauté.

M. Soumah rétorque qu’il n’est pas interdit de dire les noms des victimes et prie les religieux et notables du pays de se lever pour qu’on cesse de tuer les Guinéens comme des poussins.

Il n’en fallait pas plus pour que le journaliste Ibrahima S. Lincoln Soumah soit convoqué par la HAC et interdit de travail pour une semaine.

Et comme par hasard, le patron de cette HAC s’appelle Boubacar Yacine Diallo, un ancien parmi les plus célèbres de la RTG, instrument de manipulation des masses et caisse de résonnance de toutes les dictatures guinéennes. Est-ce étonnant ça ?

C’est Alpha Condé alias Peter Botha qui avait mis l’ancien milicien Takura Burema Condé au Ministère de l’Administration et Boubacar Yacine Diallo à la HAC à cause de leur passé au service des dictatures du passé.

Le journaliste Ibrahima S. Lincoln Soumah est sanctionné pour manquements à l’éthique et à la déontologie journalistique. Les Guinéens de 30 ans et plus connaissent la déontologie de Yacine Diallo. Nous sommes d’ailleurs étonnés que ce monsieur soit toujours en service, après les vagues de mise à la retraite des vieux fonctionnaires.

Les Forces Vives de la Nation (FVN) ne doivent pas garder le silence après cet acte qui vise à terroriser les médias et museler la presse. Ce recule de la liberté d’opinion et d’information, nous ne devons pas l’accepter.

J’invite les FVN et la Coordination Hali pular à sortir du silence et prendre leurs responsabilités pour protester contre ces faits et mettre désormais le pouvoir en garde face à une armée qui se plait à massacrer des enfants dans la commune de Ratoma. Le comportement des forces de défense et de sécurité dans cette commune, fief de l’UFDG, contraste avec leur comportement dans les autres communes de Conakry, à Kankan et à Siguiri. Quelle interprétation peut-on faire de cela ? Ce que dénonce et contre quoi le journaliste tente de mettre en garde, est bien ce que pense aujourd’hui la quasi-totalité des Guinéens de bonne foi et responsables. Comment mettre fin à une mauvaise et dangereuse pratique s’il est interdit d’en parler ? Face à ce comportement persistant des autorités, ne soyons pas étonnés qu’un jour surgissent des groupes dits d’autodéfense dans ces milieux défavorisés et constamment victimes de violences de la part des forces de l’ordre. On a connu cela en Cote d’Ivoire avant que ce pays voisin ne bascule dans la guerre civile. Nous pouvons éviter une telle évolution à la Guinée.

Encore une fois, le président de la transition doit se méfier des anciens apôtres de la dictature et du parti unique, se rappeler et honorer ses nobles engagements du 5 septembre 2021. Nous invitons le Colonel Mamadi Doumbouya à ne pas oublier que lui-même et tous les membres de son gouvernement avaient juré sur le Livre saint qu’ils ne trahiraient pas le peuple de Guinée. Tuer des enfants, semer la terreur dans la cité et confisquer les libertés fondamentales acquises sous le régime militaire du général Lansana Conté, c’est quoi à votre avis ?

Col. Doumbouya, tu dois penser à ce que les Guinéens doivent retenir de toi dans 2 ans ?

 

GUINEEPRESSE.INFO

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