Les Enfants dans les prisons d’Alpha Condé

Opinions

Même s’il est impossible d’estimer le nombre exact d’enfants qui croupissent derrière les barreaux de AC ; nous savons que la majorité de ces enfants sont issus d’une communauté.

Le leader de l’opposition dans son « discours de Chicago » du 17 août 2014 avait parlé de plus de «300 enfants » dans les prisons de l’Etat. Aujourd’hui, il y’en a probablement plus de mille enfants. Des enfants oubliés par les autorités parce que, le plus souvent, leur entrée en prison n’est même pas enregistrée.

Ce n'est plus un secret pour personne que les postes de police, les centres de garde à vue, les prisons et les camps ou prisons militaires sont remplis d’enfants et de jeunes peuls entre 14 et 25 ans. Ces enfants sont enfermés dans des prisons dont les conditions ne remplissent aucune norme internationale. Ils sont le plus souvent enfermés avec des adultes dans des conditions hygiéniques si néfastes que certains y périssent. Le dernier exemple en date est Mamadou Lamarana Diallo*, qui vient juste de décéder suite aux sévices et tortures dans les geôles d’AC.

Aussi, ces enfants sont privés de liberté pour des raisons purement politiques et ethniques et non à cause de vol, mendicité, vagabondage, agression et meurtre. Ce sont donc des victimes d'arrestation et de détention arbitraire perpétrés par des agents en charge de l'application de la loi dans l'exercice de leurs fonctions. Bien qu’ils n’aient commis aucun délit, ils sont privés de liberté sans aucune forme de procès. Certains sont détenus depuis 2011.

En Guinée où il n’y a pas de système de justice pour mineur, ni de système de protection de l’enfance, encore moins d’assistance sociale, ces enfants sont abandonnés à la merci des policiers, militaires et autres chefs de postes qui abusent de leurs autorités. Par conséquence, leur détention s’est vite transformée en une opération à but lucratif   pour les policiers et militaires sans scrupules

Conditions de détention :

Déjà en 1789, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (de vos maitres français) proclamait que « nul ne peut être accusé, arrêté ou détenu que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu’elle a prescrites ». Les principaux châtiments corporels sont supprimés.

Malheureusement encore chez nous au 21eme siècle la majorité de la population carcérale se trouve en détention préventive pendant une période injustifiée (2011-2020). Certains enfants sont emprisonnés depuis 2011. Lors de sa visite à la Maison centrale, l’ex ministre des droits de l’homme avoua que ce qu’il a vu était indescriptible, et pourtant à part l’éloquence et la fanfaronnade rien n’a été fait pour pallier ce problème.

Plus loin ce même ministre persifflait « Nous allons établir une liste sur les mineurs, une autre sur les malades mentaux… ». Presque quatre ans plutard, les activistes des droits de l’homme attendent toujours une liste actualisée et détaillée des mineurs qui croupissent dans les prisons d’AC. Hélas ! aucune statistique sur la surpopulation massive de nos mineurs, leurs mauvais traitements, rien sur leur âge, sexe ou statut. En attendant des enfants guinéens meurent de faim et de mauvais traitements dans les prisons de celui qui se voulait à la fois Mandela et Obama.

Plus grave, l'Observatoire international des prisons (OIP)** dans son rapport sur les enfants en prison dans cinquante et un Etats y compris la Guinée révèle que « les tortures, marchandages et agressions sexuelles font partie du lot quotidien de nombreux mineurs emprisonnés. Une surpopulation massive, des bâtiments délabrés, une absence de séparation des détenus selon leur âge, leur sexe ou leur statut, et un accès très limité à la nourriture et aux soins. ».

Barry Tutankhamon

Je dédie ce brouillon à tous les prisonniers politiques d’AC.

*Mamadou Lamara Diallo Lamarana meurt le jour de sa sortie de prison: "Il a été torturé à la maison centrale…" http://africaguinee.com/articles/2020/12/07/lamarana-meurt-le-jour-de-sa-sortie-de-prison-il-ete-torture-la-maison-centrale

** l'Observatoire international des prisons (OIP) http://www.humanium.org/fr/enfants-detenus/ :

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