Les Donzos de Alpha Condé : déstabilisation du Fouta-Djallon et provocation de conflits frontaliers

Opinions

En date du 11 Juillet 2021, Pottal-Fii-Bhantal a publié un communiqué relatif aux fermetures de frontières avec des pays voisins de la Guinée : Sénégal, Guinée-Bissau et Sierra-Léone où des peuls occupent les fonctions de président ou de vice-président.

Notre organisation avait attiré l’attention des dirigeants et de l’opinion de ces pays sur les risques de déstabilisation que tout accord avec Alpha Condé allait entraîner.

En outre, nous n’avons cessé de dénoncer les risques de génocide contre les peuls de Guinée que préparent Alpha Condé et ses acolytes, notamment par un document que nous avions adressé à l’ONU en Janvier 2020. Ce document avait été examiné avec beaucoup d’attention par des instances internationales et des diplomates.

La récente ruée vers l'extraction de l'or dans la région de Gaoual du Foutah-Djallon s'inscrit dans le cadre des plans visant à déstabiliser le Fouta-Djallon et provoquer des conflits frontaliers avec les pays voisins. L’indifférence du gouvernement de Alpha Condé durant la ruée est à mettre en contraste avec la promptitude des forces de sécurité quand il s’agit de réprimer – avec des assassinats– des manifestations publiques autorisées. 

Récemment, on a enregistré l’arrivée de Donzos (chasseurs traditionnels de la région de la Haute-Guinée) dans la région de Gaoual. Ces Donzos prétendent venir en renfort aux forces de sécurité pour sécuriser les mines d’or, après que les autorités aient déclaré que la ruée s’est atténuée et que la situation se normalisait. 

En fait, pendant des années, le régime d'Alpha Condé a utilisé les Donzos dans ses campagnes d'intimidation et d'assassinat de citoyens non mandingues de Guinée. La réalité est que, les Donzos sont une milice terroriste qui commet des crimes commandités par Alpha Condé et ses acolytes contre les Guinéens.  La politique ultra-tribale de Alpha Condé est la raison du surgissement sur la scène nationale de ces chasseurs devenus tueurs et provocateurs de service. Qu’ils s’érigent comme garants de l’ordre public en dit long sur la complicité dont ils bénéficient de la part de Alpha Condé.

Les menées de ces Donzos s’étaient cantonnées dans la région de la Haute-Guinée et dans une certaine mesure dans la Guinée-Forestière. Il faut garder à l'esprit les exactions et les tueries dont se sont rendues coupables les donzos en connivence avec les forces de sécurité en Guinée Forestière pendant les périodes préélectorale, électorale et post-électorale de 2020. Il faut aussi se souvenir des exactions des donzos libériens (les Kamajors) dans la guerre civile dans ce pays. 

Il est impératif que ces Donzos soient reconnus comme des terroristes et qu’ils soient traitées comme tels par les instances régionales et les populations guinéennes qu’ils visent.

Leur « initiative » de seconder les forces de sécurité guinéennes à Gaoual s’inscrit dans un plan de soumission des populations du Fouta-Djalon à la psychose d’occupation. En outre, elle laisse flotter des menaces d’envahissement de l’étranger qui donnent à Alpha Condé des excuses pour poursuivre le musellement et la répression des acteurs civiles, des opérateurs économiques et de l’opposition politique. Leur prétendu retrait de Gaoual ne doit pas être une excuse pour la léthargie. La société civile guinéenne doit prendre la mesure de ces provocations. Si elles ne sont pas dénoncées et mises au pilori, elles serviront de préparation à des pogroms et au génocide anti-peul en Guinée.

Pottal-Fii-Bhantal mesure tout le poids les appels à la prévention d’un tel génocide en Guinée. Alpha Condé et ses acolytes ont activement promu l'idéologie selon laquelle une composante de la nation - les Peuls - représente un danger et est une gangrène qui doit être éliminée. Cette idéologie est un facteur déterminant du génocide et la raison de notre persistance. Les actes d'Alpha Condé - ces dernières années ou des années passées - témoignent de sa détermination à poursuivre cette idéologie. Il serait regrettable que les citoyens guinéens et les instances internationales ignorent cette réalité et ses sombres perspectives.

Pottal-Fii-Bhantal invite les populations du Foutah-Djallon, visées par ces menaces, à ne rien négliger pour éviter les pièges de provocations et à s’organiser pour protéger leur intégrité physique et leurs biens. Les leaders religieux et les organisations de la société civile sont invités à assister de leur poids moral pour prévenir les dangers auxquels les décisions de Alpha Condé mènent.

Nous invitons les dirigeant des pays voisins visés par les actions déstabilisatrices de Alpha Condé à prendre les mesures nécessaires pour les déjouer. Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon réitère son ferme attachement à la préservation des liens millénaires entre les populations de la région.

Nous saisissons l’occasion pour lancer un autre appel à la CEDEAO et à l’Union Africaine pour qu’à l’instar de l’Union Européenne et les Etats-Unis, Alpha Condé soit mis en garde contre ses agissements criminels.

La commission centrale de coordination de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon.

New-York le 10 Août 2021.
AMPLIATIONS :

  1. Représentants des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies
  2. Conseil de sécurité et de paix de l’Union africaine
  3. CEDEAO
  4. Ministère des Affaires étrangères du Sénégal
  5. Ministère des Affaires étrangères de la Sierra-Léone
  6. Ministère des Affaires de la Guinée-Bissau
  7. Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme
  8. Commissariat des Nations unies sur la violence à l'égard des femmes
  9. Représentant de l'Union européenne en Guinée, Ambassades de France, des Etats-Unis, d'Angleterre, de Chine et de Russie en Guinée
  10. Représentant de l'Union européenne à l'ONU
  11. Système de justice mondiale du Département d'État américain
  12. Ambassades de Guinée auprès des Nations unies et des États-Unis
  13. Human Rights Watch/ FIDH / OGDH
  14. Associations Guinéennes des Victimes : AVIPA, AFADIS, AGORA
  15. Amnesty International
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