Des gens qui se réclament d'un groupe social se réunissent sous le parrainage de 3 membres du gouvernement et au nom d’Alpha Condé pour fonder un mouvement dont le but statutaire est de chasser un groupe ethnique (les Peuls) de leurs terres au Fouta Djallon. Un autre mouvement financé par le pouvoir organise des attaques contre le même groupe ethnique peul à Maferenya dans le cadre de leur but de chasser les Peuls de leurs domaines en Basse Côte.
Réunion du mouvement Manden Djallon sous le parrainage de 3 membres du gouvernement :
M. Souleymane Bah qui parle s’adresse à un groupe de ressortissants du Fouta regroupés par le pouvoir dans le but de fonder une organisation qui va apporter son soutien au président et bénéficier de l’aide promise par ce dernier pour chasser les « étrangers » (Peuls) des terres du Fouta :
« Ils nous ont trahis et piégés en nous donnant des noms qui ne sont pas ceux de nos ancêtres alors que nous ne sommes pas des Peuls. Si on se débarrasse de leurs noms et rejoignons le pouvoir, on va récupérer nos terres (du Fouta). Car sachez-le, si on a conflit au Fouta, entre Bah et Bah, Diallo et Diallo, Sow et Sow etc., il s’agirait d’une affaire entre Peuls. Mais si on prend des Noms malinkés et on aide le Président, il a promis de nous donner des moyens et de nous aider à récupérer nos terres. Quand on dit Soussou, c’est une ethnie. Malinké, c’est une ethnie. Kissi, c’est une ethnie, Peul, c’est une ethnie. Mais Rundè n’est pas une ethnie, esclave n’est pas une ethnie. Maintenant que nous avons créé cette organisation, si vous m’écoutez, on doit tous abandonner les noms de ces Peuls pour prendre des noms de nos ancêtres malinkés. Moi, je suis revenu chez moi, je suis Camara maintenant ».
Pendant ce temps , un autre groupe financé et équipé par le pouvoir organise des attaques contre des familles peules à Maferenya, faisant plusieurs blessés graves. La famille sera ligotée et conduite en brousse pour y être séquestrée. Les membres de la famille reçoivent des avertissements qu’ils doivent quitter les lieux s’ils tiennent à leur vie.
Est-ce un hasard si cela se fait maintenant, à deux mois d’une présidentielle chère à Alpha Condé (18 octobre 2020) ? En octobre 2010, il y a eu des pogroms organisés contre les Peuls dans plusieurs villes en Haute Guinée et dans les fiefs du RPG en région Forestière. Question d’empêcher les Peuls de rester et voter dans leurs lieux de recensement.
Réaction de Sadio Barry, leader du parti Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG) au lien :
GUINEEPRESSE.INFO